Utilité sociale et territoire l’approche FIDAREC 

28 Avr 2017 | COMPRENDRE, DECIDER

Utilité sociale et territoire l’approche FIDAREC 

Quelles contributions une association comme FIDAREC peut apporter aux attentes de « changement de modèle » et de meilleure prise en compte de l’intérêt général et du bien commun ? 
Comment capitaliser sur le numérique et mieux appréhender la complexification des sujets et des relations ? 

Les réponses ne sont pas simples mais si on veut le faire c’est clairement à l’échelle du territoire, considéré de plus en plus comme le lieu de résolution le plus favorable pour trouver les meilleurs équilibres entre les différentes contradictions sociales, environnementales et économiques (co-construction, confiance…). Nous utilisons l’appellation territoire comme terme générique quelque en soit la taille (1). De nombreuses initiatives publiques et privées au service de diverses organisations ont émergé ces dernières années mais elles butent toutes sur le fameux changement d’échelle. La démarche proposée ici est de partir des ingrédients disponibles même s’ils sont imparfaits et de caractériser les acteurs et les objets clés (appelés ici initiatives) en cherchant à créer de la valeur ajoutée à chaque étape du projet et pour chaque contribution (ou contributeur). 

Mais les objectifs sont-ils clairs et partagés à l’échelle d’un territoire ? 

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Proposition d’une démarche structurée transverse, intégratrice, dynamique et modulable à l’échelle de l’écosystème territorial 

Avec les acteurs, le territoire et les initiatives nous disposons des éléments clés du système pouvant fonctionner en bipôle ou tripôle. Seule l’écoute de tous les acteurs permettra de mobiliser et de générer de la confiance avec comme premier travail d’identifier les acteurs, les réseaux, les alliances actuelles et surtout futures. 

En complément des annuaires classiques (individus ou groupements) nous cherchons à qualifier les acteurs et compte tenu de l’objectif c’est leur « appétence » à la responsabilité sociétale qui a été retenue. Nous la caractérisons par 20 items (RS20) issus de l’ISO26000 qui est la référence dans ce domaine. L’auto-évaluation déclarative avec une note de 1 à 4 a fait ses preuves dans de nombreuses approches managériales. Les questionnaires RS20 pour la maturité actuelle et le RS20+ pour l’ambition à 3 ans se veulent suffisamment fins pour permettre une évaluation collective crédible et générer une dynamique de progrès pour les acteurs s’impliquant dans l’exercice. 

Concernant le territoire (surtout dans notre définition « souple » à plusieurs échelles), malgré de nombreuses tentatives pour structurer un diagnostic et définir son attractivité, il n’existe pas de référentiel faisant autorité pour bien le caractériser.

Fort des démarches de type exhaustives comme d’Agenda 21, des récents ODD à l’échelle planétaire (ou agenda 2030) mais aussi des nombreuses initiatives locales dont celles de l’ESS comme les PTCE, pour naviguer entre les exigences/aspirations humaines et les contraintes de notre planète finie, nous nous sommes appuyés sur l’approche sur les capitaux, tout en étant conscient de ses limites et de notre interprétation simplificatrice. Nous avons retenu 4 capitaux, non indépendants qu’il convient de conserver et/ou d’améliorer: le capital naturel, le capital humain, le capital social et le capital économique. L’objectif final pour le capital naturel est de le maintenir ou de le restaurer il est indispensable à toute survie et les impasses éventuelles doivent être « justifiées collectivement ». Sans rentrer dans les détails à cette étape les 3 autres capitaux sont au service du « bien être et du vivre ensemble » avec ses composantes individuelles, technologiques, politiques ou éthiques. Pour chacun de ces capitaux nous avons identifié 5 items soit 20 enjeux compilés dans l’ET20. On peut associer assez facilement ces 20 items aux 17 ODD. 

Notre originalité 

Notre démarche, rendue possible par le développement du numérique repose sur une caractérisation originale des différentes réalisations, projets ou innovations au service du bien commun. Après analyse, nous avons identifié 15 thématiques clés (2) qui ne sont pas toutes équivalentes mais rassemblent les principaux bras de leviers (politiques, techniques, culturels…) d’un changement vertueux. A chacune de ces thématiques sont associés des bonnes pratiques, des mots clés, différents types d’indicateurs (de moyens, de résultats, d’impacts) qui sont en cours de compilation dans une base de données en développement. Certaines sont plus matures comme les achats durables, le dialogue parties prenantes ou l’éco-conception. D’autres comme l’ancrage local et l’économie circulaire font l’objet de toute notre attention. Le lien entre caractérisation des acteurs (via RS20) ayant mis en oeuvre ces initiatives et les forces et faiblesses des territoires est systématiquement analysé. La démarche réciproque est également éclairante, en rattachant les différentes initiatives d’un territoire aux différents objectifs et sous objectifs des ODD ou aux différentes composantes des capitaux. 

Etat d’avancement de la démarche et principales étapes 

Priorité a été donnée à la caractérisation des acteurs avec la réalisation d’un annuaire géolocalisé rassemblant de nombreuses entreprises ou associations. Par de là les données publiques un des challenges clés est de qualifier les autres informations clés et d’en garantir la pertinence ( tiers de confiance ). Plusieurs mécanismes sont en cours de test via la création d’une communauté (s), ou de réciprocités possibles et d’assistance au développement d’activité ou à la montée en maturité dans le domaine RSE par exemple. La gestion d’avis émis ou reçus, des contacts, des différents types de relations (fournisseurs, clients, parties prenantes…) est également cours afin de mieux caractériser les différents écosystèmes. 

Les outils RS20 et ET20 ont été développés, ils peuvent s’enrichir par des zooms approfondis toujours en auto évaluation sur chacun des 20 items. Par définition FIDAREC est ouverte à toute co-construction avec des partenaires en respectant la cohérence de la démarche décrite ici. 

Un premier jeu de fiches thématiques a été construit pour permettre la saisie des différentes initiatives, en lien avec les enjeux ET, ODD…), domaines d’activités. Ceci également pour les projets innovants associés à des alliances nouvelles. 

Des premiers résultats prometteurs 

L’enquête web menée en 2017 sur les enjeux du territoire (ET20) a mis en évidence, tout territoire confondu une bipolarisation sur les dimensions d’intégration (vivre ensemble : inter-générationnnel, diversité et insertion) et de biodiversité/ changement climatique témoignant de vraies interrogations sur l’aptitude à cohabiter dans toutes les dimensions du terme (de la satisfaction physique au bien être !). Ce sont selon FIDAREC des signaux forts à traiter. 

Appréciées également les grilles RS20 et RS20+ appliquées à un réseau d’entreprises, elles lui ont permis 

– de redéfinir sa stratégie et sa politique RSE au service de sa conquête de marché et de ses réponses aux appels d’offre. 

– d’identifier à haute altitude les axes de progrès à mettre en oeuvre. 

Quelles suites possibles ? 

– Dimension stratégique : Contribuer à clarifier les enjeux des territoires selon les acteurs, les typologies d’habitat…, puis identifier les alliances potentielles par enjeux. 

– Dimension opérationnelle : favoriser les rencontres et les rapprochements entre acteurs de même sensibilité. Construire les axes de progrès et les solutions selon les thématiques … 

– Suivi dynamique des réalisations : Réaliser les baromètres de progrès par les items décrits ici 

Conclusion 

Nous conclurons sur la force étonnante de ces petits outils d’auto-diagnostic (à consommer quasiment sans modération !). L’enquête web 2017 a mis en évidence l’absence déclarée de formalisme sur ambition et stratégie (à peine 30% des répondants déclarent travailler sur ce sujet !), sur les engagements environnementaux ou ceux clients fournisseurs. Ceci est troublant car cela témoigne d’une difficulté à définir des objectifs mais l’absence d’objectifs nuit à l’efficacité et au partage. Un sacré challenge de formation et de management. Rassurons-nous sur 3 items de comportement et d’ouverture : le dialogue partie prenante (50 % annoncent le pratiquer) , le développement local et innovation ( pratiqué par les 2/3) et sur la compréhension de l’importance des relations fournisseurs qui doivent être pilotées ! 

Une démarche ambitieuse, innovante (décloisonnement, modularité…) en s’appuyant sur l’existant, avec déjà une valeur ajoutée reconnue et un fort potentiel de progrès, au service de tous … nous comptons sur vous pour le démontrer et en profiter 

Aller plus loin :

– site Fidarec.net 

– Références : Site le Rameau référentiel 2016 « Co-construction territoriale » voir p 55 

– Site OREE « S’ancrer dans les territoires » livre blanc 2017 voir p 63 & 97 

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